L’art du coaching inter-culturel, avec Stéphanie Devel


Aujourd'hui, en compagnie de Stéphanie Devel, nous explorons le thème du leadership multiculturel et du coaching interculturel. Stéphanie partage son riche parcours, débutant en France et passant ensuite par la Chine avant de s'installer au Portugal. Elle apporte des éclairages sur la gestion des différences culturelles en entreprise, soulignant l'importance croissante de savoir travailler avec des cultures diverses dans un environnement globalisé. De son expérience en Chine à ses activités actuelles au Portugal, Stéphanie met en lumière les défis et les bénéfices de l'expatriation, ainsi que l'adaptabilité nécessaire pour réussir dans des environnements multiculturels. En s'appuyant sur des anecdotes personnelles et des observations, elle nous invite à réfléchir sur la notion de culture, d'identité et d'adaptation, soulignant l'importance de cette flexibilité dans un monde de plus en plus interconnecté.

Même si la France ou l'Italie ne sont pas très loin du Portugal, l'expatriation reste un défi en raison des différences culturelles. Les Américains, surtout, ont du mal à s'adapter en raison du changement radical de continent et de vision. Les entreprises ont compris l'importance de former leurs employés à gérer l'interculturalisme pour être efficaces. Les expatriations exigent des ajustements personnels et professionnels, notamment pour les familles et les collaborateurs suivants. La maîtrise de la langue locale est vue comme un signe de respect pour la culture d'accueil. Les différences culturelles influent sur la gestion des équipes internationales, nécessitant une compréhension approfondie pour atteindre les objectifs. Même les non-expatriés peuvent bénéficier de formations en management interculturel pour apprendre à s'adapter dans un environnement diversifié.

Nous sommes partis au Portugal pour diverses raisons, notamment pour les possibilités d'immobilier. Travaillant avec des équipes internationales, nous avons dû nous adapter aux différentes cultures et nationalités. L'expérience d'expatriation implique l'apprentissage de langues et l'adaptation à de nouvelles cultures, ce qui peut parfois être surpris. L'importance de la langue est soulignée, comme en Roumanie où il est essentiel de parler plusieurs langues. Les différences linguistiques reflètent les priorités nationales, avec des conséquences culturelles significatives. L'immersion dans des environnements linguistiques variés lors des expatriations enrichit nos perspectives et nous pousse à sortir de notre zone de confort, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles opportunités.

Au début, je me souviens de mes débuts en phoning au Portugal pour vendre des appartements. Malgré les difficultés linguistiques, j'ai appris à parler portugais en m'efforçant d'interagir dans la langue locale. Cette démarche a été appréciée par les locaux, m'aidant à obtenir des mandats plus facilement que mes collègues portugais. La diversité culturelle en équipe nécessite respect et écoute pour comprendre les différentes approches de chaque nationalité. En tant que manager, la flexibilité est essentielle pour intégrer harmonieusement les membres de l'équipe tout en conservant leur culture. Prendre le temps de comprendre les spécificités de chacun permet de favoriser une collaboration efficace.

Transcript

[1:08] Bonjour à toutes et à tous, aujourd'hui nous sommes dans l'excellente compagnie de Stéphanie Devel. Stéphanie est entre autres, et on va parler d'elle entre autres, mais surtout de coach interculturel. Et si ça ne vous parle pas, c'est justement le sujet de cet épisode, l'art du leadership multiculturel, si on peut le mettre comme ça. Bref, on va essayer de détricoter un petit peu tout ça et puis Stéphanie de nous partager sa science. pour commencer, est-ce que tu peux te présenter s'il te plaît ? Oui bien sûr, déjà merci beaucoup Julien et Pierre de m'accueillir dans cet épisode, donc je m'appelle Stéphanie Devel, je suis française expatriée au Portugal j'ai eu la chance avant d'être expatriée au Portugal de vivre aussi en Chine donc j'ai quitté la France en 2007, ça fait déjà un petit moment j'ai passé 10 ans en Chine et maintenant ça fait 7 ans que je suis au Portugal, donc voilà, plein d'histoires plein d'aventures.


[2:13] Et un sujet qui revient tout le temps c'est effectivement comment travailler avec des cultures différentes comment manager une équipe dans laquelle il y a plusieurs cultures.


[2:24] Et comment faire en sorte que tout ça se passe dans la meilleure harmonie possible Voilà. Et c'est un sujet qui est très d'actualité parce qu'en fait, aujourd'hui, on travaille tous à l'international parce qu'on vit dans une économie qui est globalisée. Bon, par définition, on est amené à travailler avec des personnes qui n'ont pas la même culture que nous. Et donc, c'est quelque chose d'important, je pense, à apprendre et à gérer. Et les générations qui viennent après nous, alors je ne me considère pas comme très vieille, j'ai 40 ans, mais je me dis que les générations d'après nous sont encore plus internationalisées, elles auront encore plus d'expérience à l'étranger et donc c'est important de réussir en fait à gérer cette différence culturelle.


[3:08] À la base, je suis diplômée dans l'industrie de la défense, donc j'ai travaillé pour le ministère de la Défense français.


[3:16] En gestion de risque et gestion de crise, donc ça fait partie un peu du sujet aussi. Et quand je suis partie en Chine, je suis partie en fait avec une société française, qui avait créé un logiciel de gestion de risque et de gestion de crise pour les grandes entreprises. Et j'ai commencé en fait à travailler pour des multinationales en France et en Chine pour en fait leur permettre de mieux gérer leurs risques et de mieux comprendre la culture locale. J'ai commencé comme ça. Et quand je suis arrivée en Chine j'avais une vingtaine d'années et je suis arrivée pas avec un sac à dos mais presque.


[3:55] Et pour ouvrir une société en Chine, voilà, en 2007 je suis arrivée à Shanghai pour ouvrir une société et c'était pas facile parce qu'à l'époque, ouvrir une société à capitaux étrangers en Chine c'était impossible c'est arrivé qu'à partir de 2008 où effectivement l'état chinois a autorisé des entreprises à pouvoir se créer sur capitaux 100% étrangers, ce qu'on appelait des Wufi, et ça n'existait pas avant. Donc, être entrepreneur en Chine en 2007-2008, ce n'était pas facile. Ça l'était encore moins avant, ça l'est beaucoup plus aujourd'hui.


[4:33] Mais à cette époque-là, ce n'était pas facile. Donc, en arrivant, il a fallu déjà passer toute cette bureaucratie chinoise, et il a fallu aussi passer c'est la difficulté de ce domaine-là. Parce qu'en 2007, le multiculturalisme en entreprise, ça ne parlait pas à grand monde. Aujourd'hui, on en parle plus, mais à l'époque, personne n'en parlait et personne ne savait comment gérer cet aspect-là. Donc, il y avait beaucoup d'entreprises, beaucoup d'entreprises, je dirais, de grands pays comme la France, les États-Unis, etc., qui s'installaient en Chine, mais dont la stratégie était gérée dans les pays d'origine et sur place, on faisait principalement de l'opérationnel. Et donc, tout ce qui était stratégie et tout ce qui était multiculturalisme,


[5:22] ça n'existait quasiment pas. Donc, on envoyait des gens, on leur disait « Vous allez gérer une usine au fin fond de la Chine. » Et voilà.


[5:30] Sympa. Sauf que ça devenait compliqué parce qu'on envoyait un Américain avec sa femme, ses enfants Et on lui disait, il faut gérer une usine de 1500 chinois et débrouille-toi. Donc, c'est là où on a commencé à comprendre qu'il ne suffisait pas d'avoir les compétences opérationnelles ou techniques, ou il ne suffisait pas d'avoir le savoir pour être capable de s'expatrier. Il fallait aussi avoir cette capacité d'adaptation, de flexibilité et d'ouverture d'esprit pour pouvoir mener son activité à bien. Donc, j'ai commencé comme ça, en formant des étrangers qui sont arrivés en Chine et à qui il a fallu expliquer ce que c'était que la Chine, comment travailler avec des Chinois, quelles étaient les principales caractéristiques de la culture chinoise et comment les gérer. Et voilà. Donc, doucement, j'ai intégré ensuite un cabinet de conseil en ressources humaines dans laquelle je me suis formée pour être coach interculturel et spécialisée en fait dans l'expatriation c'est-à-dire aider les gens à arriver dans un nouveau pays.


[6:42] Comment aborder ce pays le faire aussi avec des enfants c'est-à-dire que j'ai fait aussi des formations avec des enfants avec des adultes, dans des écoles dans des sociétés, en one-to-one, en groupe, bref l'idée étant toujours la même comment on se prépare à l'expatriation et comment on se prépare à travailler avec des cultures qu'on ne connaît pas et avec lesquelles on n'a pas grand-chose en commun. J'ai fait ça pendant 10 ans et me voilà arrivée en Chine, pardon, au Portugal. Me voilà arrivée au Portugal où j'ai continué à faire ce métier-là pour la Chine. Je me suis adaptée au Portugal et je suis aussi devenue agent immobilier parce que j'ai une passion pour l'immobilier. Je suis aussi devenue agent immobilier et ce qui m'a permis d'accompagner les étrangers qui arrivaient au Portugal d'une autre façon, à la fois pour, trouver un logement, mais aussi pour s'adapter à la culture portugaise, être capable de comprendre, encore une fois, ce qui est... J'insiste beaucoup avec tous les gens avec lesquels je forme en disant que ce par quoi ils passent, moi je suis passé aussi parce que je forme les gens sur la Chine, sur le Portugal, donc ce chemin-là d'adaptation, je l'ai fait moi-même avant d'être capable de donner des conseils et de donner des formations sur le sujet. Donc, je l'ai fait en étant étudiante, je l'ai fait en étant maman.


[8:03] Donc, je sais ce que c'est aussi de s'expatrier avec des enfants. Et j'interviens aussi beaucoup sur le thème des enfants qui sont nés et qui ont grandi à l'étranger, comme les miens.


[8:16] Les miens sont français sur le papier, mais en réalité, jamais vécus en France. Ils font partie de cette génération qui est maintenant de plus en plus grande d'enfants qui n'ont jamais vécues dans leur pays d'origine, c'est-à-dire qu'ils ont une nationalité sur un papier, mais ça ne leur parle pas plus que ça c'est-à-dire que c'est vraiment ce qu'on appelle ou ce qu'on qualifierait aujourd'hui de citoyens du monde, c'est des enfants qui, sont capables, moi j'appelle ça des caméléons, ils sont capables de s'adapter dans n'importe quel univers avec évidemment ses avantages et ses inconvénients c'est clair, mais ils ont cette flexibilité qui est quasiment innée en fait, parce que depuis qu'ils sont nés, ils sont baignés dans cette dans cette flexibilité et dans cette capacité justement de s'adapter à leur environnement. C'était un peu long comme présentation, mais... Non, c'est parfait. Super intéressant. Il y a énormément de choses que tu as dit où ça m'a fait penser à chaque fois à une anecdote.


[9:09] Il y en a une, par exemple, j'ai regardé Silicon Valley il n'y a pas longtemps. Il y a un moment, ils ont un problème avec leur usine en Chine. Ils envoient le CEO de la boîte, c'est Hooli. Enfin, la boîte, c'est Hooli. Et ils envoient leur CEO et l'autre se fait attraper et du coup, pris en otage. Alors, c'est une série humoristique, mais il se prend en otage parce qu'il leur dit qu'il faut tripler la cadence et ça ne se passe pas bien du tout. et du coup, il y a des négociations après pour qu'ils puissent le récupérer. Et sur ce que tu viens de dire, les enfants, j'ai une amie, Netra, enfin une collègue qui est devenue amie, avec qui je travaillais à Londres, qui, elle, était d'un père breton et d'une mère cambodgienne qui a vécu quasiment jusqu'à ses 18 ans au Cambodge. Ensuite, elle est venue en Écosse pour finir à Londres. Donc là, elle a à peu près 27 ans pour travailler à Londres. Et c'était la première fois que je rencontrais quelqu'un qui, physiquement, donc elle avait plus le côté français que cambodgien, donc déjà elle avait la peau plus blanche que ce qu'on attendrait d'un Cambodgien et c'était impressionnant en fait parce que si on ne sait pas qu'elle venait du Cambodge, elle avait toutes les attitudes de ce que je considérais être un petit peu la culture asiatique et surtout du côté du Cambodge où c'est très respectueux, c'est-à-dire que par exemple en tant que Français, on est, je dirais peut-être les Italiens, l'Europe en général, on a tendance à toujours regarder quelqu'un quand on parle et elle avait tendance toujours à ne pas regarder dans les yeux ou à avoir tendance à baisser le regard ou des choses comme ça et à ne pas garder ce qu'on appelle l'eye contact, très longtemps.


[10:26] Et justement, ça vient du fait qu'elle a été élevée dans une culture différente de la nôtre. Enfin, en tant que Français, je sais qu'on m'a toujours dit, regarde les gens dans les yeux quand tu parles. Et quand je lui dis justement, je lui dis, c'est bon, tu mets soin des yeux. Elle dit, bah oui, parce que chez moi, on n'a pas l'habitude de garder le regard dans les yeux de l'interlocuteur. Et c'est très intéressant. C'est intéressant ce que tu dis, parce que ça nous amène aussi sur un point qui est important, qui est fait que le multiculturalisme, en fait, on l'a depuis très longtemps, surtout dans une société comme la Société Française, qui est un pays qui a une longue histoire d'accueil d'immigration. Et donc, il y a une bonne partie de la Société Française qui a quelque part une influence, quelle qu'elle soit.


[11:07] À côté. Donc, finalement, ça nous pose aussi la question de savoir, ça veut dire quoi être français ? Est-ce qu'on n'est que français ou est-ce qu'on est français belge, français cambodgien, français chinois, français algérien, français américain ? Voilà. Et donc, du coup, on a... Ça nous pose vraiment cette question de quelle est notre culture ? Finalement, c'est quoi notre culture et qu'est-ce qui fait notre culture ? Aujourd'hui, je suis française, mais en quoi je me reconnais dans la culture française ? On est tous les trois français et pourtant je suis sûre qu'on a une culture différente finalement et que suivant les situations on ne va pas forcément réagir de la même façon parce qu'on n'a pas vécu les mêmes choses donc c'est vrai que la culture ça commence déjà dans le milieu dans lequel on est, donc c'est à dire que ça commence déjà par la cellule familiale est-ce que ma cellule familiale elle est typiquement française, c'est à dire française depuis plusieurs générations, sans forcément d'influence étrangère ou est-ce que effectivement comme ton ami j'ai un papa qui est un cambodgien, une maman qui est bretonne.


[12:01] Et donc du coup par nécessité déjà à la base dans la cellule familiale il y a un multiculturalisme qui s'intègre, après il y a l'école ce qui fait qu'on a une culture plus ou moins commune, c'est quand on va à l'école dans un pays quand on va à l'école en France, l'école publique en France, même si elle est privée c'est quand même plus ou moins la même chose, on a généralement le même socle de connaissances, parce qu'on nous enseigne la même chose, on nous enseigne le même programme, donc on a cette base culturelle quand on l'a faite dans un seul pays qui nous assure effectivement la culture du pays dans lequel on grandit et puis après il ya évidemment l'université et puis surtout il ya la première entreprise qu'elle va être la première entreprise dans laquelle on va travailler ou si on monte une société le dans quoi cette société va travailler parce qu'effectivement un français qui va faire ses premières l'expérience dans une société américaine par exemple tout de suite culturellement il va adapter ce modèle américain moi qui à la fin de mes études c'est parti en chine j'ai absorber quelque part, une partie de la culture chinoise dans le travail. Ok ? Donc, ce qui fait qu'en fait, on se rend compte que culturellement, on est comme un... La culture, c'est comme un patchwork. En fait, on prend plus ou moins, à droite, à gauche, des choses dont on a besoin ou des choses qui nous correspondent.


[13:17] Là où ça devient compliqué, c'est effectivement quand on part de son pays ou quand on part de la cellule dans laquelle on a grandi. Donc, on va dire quelqu'un qui, comme moi, part à la fin de ses études, bon, ça veut dire que dans toute mon expérience professionnelle, je ne l'ai pas fait en France. Donc, ça veut dire que se pose la question après de la réintégration en France. Le jour où je vais retourner en France, finalement, pour moi, ça va être une nouvelle expatriation. Parce que même si c'est mon pays, ça fait 17 ans que je n'y ai pas vécu. Donc je n'ai pas les codes si on me demande de travailler dans une entreprise française aujourd'hui, j'en ai pas les codes et je ne saurais pas comment faire il faudra que je réapprenne à travailler, au sein de mon pays d'origine donc ça c'est vrai que ça pose pas mal de questions déjà sur quelle est notre culture d'où est-ce qu'elle vient et à quel point je suis française finalement ou à quel point je ne le suis pas tout simplement, donc ça c'est vrai que ça dépend aussi beaucoup des expériences qu'on a dans nos vies. Moi, je vois ici beaucoup dans mes clients au Portugal, ceux qui s'expatrient pour la première fois, c'est-à-dire qu'ils n'ont jamais quitté leur pays d'origine et qu'ils font ce premier pas. Il y a beaucoup d'Américains dans ce cas-là, beaucoup d'Américains, beaucoup de Français, beaucoup d'Italiens, des gens qui n'étaient jamais vraiment sortis de leur pays et qui ont décidé d'aller vivre à l'étranger. Ils le font pour des raisons différentes. Ils arrivent au Portugal et alors le Portugal, c'est une expatriation.


[14:42] Même si c'est pas très loin de la France ou de l'Italie, ça reste une expatriation parce que la culture française et la culture portugaise ne sont pas les mêmes. Les gens ne réagissent pas de la même façon. Et donc, il faut s'adapter. Les Américains encore plus parce que là, on change de continent, on change vraiment de vision. Et donc là, effectivement, les Américains font partie de ceux qui ont le plus de mal à s'adapter au Portugal parce qu'effectivement, la différence culturelle est très importante entre les États-Unis et le Portugal.


[15:07] Donc, tout ça fait qu'en fait, ça se prépare, ça a mis du temps à rentrer dans les esprits des entreprises en disant, il ne suffit plus maintenant d'envoyer nos expatriés en disant, bon, alors on a un poste pour toi là-bas, vas-y, tu vas voir, c'est génial. Il y a aussi tout de suite une préparation. Les entreprises ont compris au fur et à mesure du temps, je dirais, à partir des années 2000, elles ont commencé à comprendre qu'effectivement, le multiculturalisme allait être un enjeu dans les prochaines années. On a commencé à voir fleurir vraiment des formations je dirais au sens propre du terme formation aux alentours de 2010 et c'est vrai que depuis 2010, donc sur les 15 dernières années 14 dernières années là effectivement on voit pas mal de formations qui fleurissent à droite à gauche sur effectivement l'interculturalisme comment gérer, effectivement soit je reste chez moi mais je recrute des gens qui sont étrangers ou je dois travailler avec l'étranger donc je dois m'adapter et je dois essayer de comprendre comment je vais gérer mon équipe ou celui à qui on a dit, écoute, tu es à New York, maintenant, on t'envoie à Shanghai.


[16:09] Et là, tu as une équipe de 80 personnes âgées. Et là, il faut savoir débrouiller. Donc, il y a un enjeu professionnel parce que est-ce que je vais être à la hauteur ? Est-ce que je vais y arriver ? Il y a un enjeu personnel pour ceux qui bougent, c'est-à-dire, il faut que j'emmène ma famille avec moi. Qu'est-ce que ça va avoir comme impact sur mon conjoint ? Qu'est-ce que ça va avoir comme impact sur mes enfants ? et comment on va réussir à gérer cette dynamique familiale aussi. C'est pour ça que moi, j'ai même fait des formations sur les enfants parce qu'effectivement, à partir de 7-8 ans, une expatriation pour un enfant, c'est compliqué parce qu'on quitte sa cellule familiale, on quitte ses grands-parents, sa méconne, sa famille. On quitte pas mal de choses. Et donc, on fait des formations adaptées pour les enfants pour leur expliquer à travers des jeux, des petites histoires, etc., ce qu'est la culture locale à l'arrivée. Et puis formation aussi pour les accompagnants c'est-à-dire le conjoint qui suit, qui doit abandonner son travail ou qui doit en retrouver un autre, qui doit se faire sa place savoir comment ça marche.


[17:10] Comment ça fonctionne l'administration, enfin tout c'est tout un univers qui change donc c'est une grande décision et puis une décision qu'il faut assumer après derrière donc voilà, c'est très important et les entreprises ont compris au fur et à mesure qu'il fallait investir là-dedans parce que plus elles allaient investir dans ce type de formation, plus leurs salariés allaient être préparés et plus ils seraient préparés,


[17:35] plus ils seraient efficaces. En fait, c'est ni plus ni moins ça. Moi, aujourd'hui, je travaille avec des grands groupes. Je travaille avec des sociétés de formation qui travaillent avec des grands groupes et donc je fais des sessions en one-to-one. Ça peut être présentiel à Lisbonne, ça peut être en ligne et on aborde tout un tas de choses. c'est à la fois du privé et du professionnel. C'est-à-dire que quelque part, je rentre aussi dans l'intimité et dans la vie des gens, dans leur famille, les relations entre eux, les relations avec les parents.


[18:06] Parce que quand on doit partir à l'étranger, peut-être notre famille n'a pas bien pris notre décision de partir à l'étranger. C'est les grands-parents à qui on enlève, les petits-enfants. Il y a plein de choses qui rentrent en compte. Et c'est vrai que quand, je dirais, l'expatriation idéale, c'est quand notre famille est prête à nous laisser partir, que notre travail nous envoie, que tout le monde est OK pour y aller. Mais c'est rarement le cas. Il y a toujours là-dedans un petit caillou dans la mécanique qui fait que ce n'est pas forcément facile. Et tout ça, ça nous amène au fait que faire des formations management interculturelles, ça a beaucoup de liens avec la psychologie, beaucoup de liens avec la philosophie aussi. Et on est obligé de repartir sur certaines bases qui sont très intéressantes parce que voilà encore une fois on partage avec les autres et moi je trouve que c'est intéressant comme sujet et ça se développe de plus en plus.


[19:05] C'est intéressant je viens tout juste de le formuler comme ça dans ma tête mais je ne m'étais pas rendu compte moi qui me suis expatrié du cours en Angleterre jusqu'à quand j'ai eu mon diplôme pendant 7 ans et ensuite pour venir au Portugal, je m'étais pour moi quand je me suis dit je pars d'Angleterre pour aller au Portugal c'est bon j'ai changé de pays, j'ai déjà fait plein de fois j'ai fait des stages à l'étranger, j'ai fait plein de choses c'est bon et en fait non c'était pas si facile que ça, d'un point de vue administratif il y a toujours des trucs mais bon au bout de quelques mois ça se tasse un peu, mais ouais juste le fait d'arriver dans un pays où je parle pas la langue parce que quand j'ai déménagé en Angleterre à la limite déjà je parlais anglais, et c'était pas, il m'a fallu voilà ça fait deux ans presque et demi que je suis au Portugal, là je commence à me sentir vraiment chez moi mais il m'a fallu plus de temps que je pensais et pourtant je pensais de roder à l'exercice quoi donc finalement c'est pas quelque chose, et j'imagine Pierre toi t'as l'expérience de d'être rentré en France, ça devait être une expérience intéressante aussi.


[20:09] Moi, je suis parti dans le même cas et tu disais justement les conditions, on va dire la checklist. Moi, j'avais vraiment tout ouvert quand je suis parti au Royaume-Uni. Du coup, ça a été un plaisir. C'est-à-dire, j'y allais pour raisons professionnelles, pour finir mes études et continuer à travailler là-bas. Ma famille était carrément motivée, pas que je ne veux pas, mais sous-entendu, ils me soutenaient énormément pour que justement j'aille faire. Parce qu'un truc que je me rappellerai, c'est mes parents qui m'ont dit si tu ne le fais pas maintenant, ce sera beaucoup plus difficile plus tard. Et justement, tu as mis en avant le fait des petits-enfants avec les grands-parents et tout ça. Et donc, j'ai eu la chance d'avoir ce créneau de 5-6 ans où tout était aligné pour vraiment... J'ai en gros pas d'excuses de ne pas tenter d'aller à l'étranger.


[20:43] Et mon ami était aussi motivé. Donc, tout était juste parfait. Et ça s'est très bien passé. Et au retour en France, c'est vrai que c'est différent de ce que je m'attendais. Je ne suis pas déçu, mais c'est vrai que quand on part et quand on revient, ce n'est pas la même. On sent qu'il y a quelque chose qui a changé. C'est peut-être moi, pour le coup, qui, du coup, en ayant découvert autre chose, j'attendais autre chose. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais c'est vrai que je vois la France différemment maintenant que je suis rentré. Que quand je suis partie. Et je dirais même aussi, je vois la France différemment de comment elle était quand moi, j'étais à l'étranger. C'est-à-dire, je me faisais peut-être une vision de la France qui était différente de ce que j'imaginerais au retour. Et comme de fait, c'était différent de ce que j'avais imaginé. Donc, ça se prépare dans tous les cas. Mais même pour le coup, pour un retour dans son propre pays. Là, dans mon cas, au moins, j'ai toujours vécu en France avant de partir au Royaume-Uni. Mais non, c'est intéressant.


[21:33] Je sais que le jour où je rentre en France, pour moi, c'est une nouvelle expatriation, en fait. Il va falloir que je me repose parce que la France que j'ai laissée il y a 17 ans et la France que je trouverai aujourd'hui sont deux pays différents extrêmement différents.


[21:49] Donc il faudrait que je recommence tout à zéro mis à part la langue parce qu'effectivement on n'a pas parlé de la langue mais moi quand je suis arrivée en Chine et qu'il a fallu apprendre le chinois arriver au Portugal, apprendre le portugais bon c'était plus facile d'apprendre le portugais que le chinois j'avoue.


[22:07] Mais pour moi Moi, pareil, l'apprentissage de la langue, ça a toujours fait partie d'une forme de respect pour la culture dans laquelle on va, pour le pays dans lequel on va. En apprendre la langue, pour moi, ça faisait partie de la base. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde. Je connais plein d'étrangers qui ont vécu en Chine, qui ne parlent pas un mot de chinois. Je connais des Français qui vivent au Portugal depuis 20 ans et qui ne parlent pas un mot de portugais. Bon, voilà, ça arrive aussi. Mais il y a quelque chose d'intéressant dans ce que tu as dit, Pierre, c'est que ce n'est pas parce qu'on va dans un pays voisin. En Angleterre, ce n'est pas si voisin que ça. mais quand même, c'est pas parce qu'on va dans un pays voisin que notre culture est la même. Je prends l'exemple de l'Espagne et du Portugal, qui est vraiment l'exemple classique. La culture espagnole et la culture portugaise sont très différentes. Et ceux qui ont le plus de mal à s'adapter au Portugal, mis à part les Américains... Ce sont les Espagnols. Parce que les Espagnols, ça c'est lié à la culture de leur pays. Dans la culture espagnole, dans les livres d'histoire en Espagne.


[23:13] Bien souvent, l'amalgame est fait entre l'Espagne et le Portugal. C'est-à-dire que le Portugal est vu comme faisant partie de l'Espagne. Ou si ça ne fait pas partie de l'Espagne, c'est une erreur de l'histoire. Sauf qu'à l'arrivée, ici au Portugal, ce n'est pas du tout le discours. cours.


[23:30] Le Portugal est bien indépendant de l'Espagne, et ce depuis le XIIe siècle. C'est une des plus vieilles frontières européennes, la frontière entre l'Espagne et le Portugal. Et donc, les Portugais ne le voient pas du tout de cet œil-là. Il y a des petites rivalités comme ça qui font que souvent, on a tendance à se dire que la France et la Belgique, c'est la même chose, l'Espagne et le Portugal, c'est la même chose. En fait, non. On s'aperçoit Soit que ceux qui vont vivre en Belgique, ce n'est pas la même chose que la France. Et la distinction est la même entre l'Espagne et le Portugal. L'Espagne est une monarchie fédérale, le Portugal est une république centralisée.


[24:15] Donc, il y a plein de choses comme ça qui font la différence.


[24:20] Après, comment gérer ça en entreprise ? C'est intéressant aussi parce que moi, je peux être restée dans mon pays, mais au fur et à mesure mon activité a évolué et je me retrouve dans mon activité à gérer de l'international je sais pas je travaille dans une grande entreprise américaine par exemple et j'ai une promotion et on m'attribue la zone europe là il va falloir que sans bouger de chez moi sans sans sans être parti de chez moi c'est à dire sans m'être confronté physiquement à une une autre culture, je vais me retrouver avec des gens, qui n'ont pas du tout le même modèle culturel que moi. J'ai pris volontairement les Etats-Unis et l'Europe parce que on a des modèles professionnels complètement différents. Alors, aux États-Unis, ne serait-ce que si on prend quelque chose de basique comme les horaires de travail, par exemple, bon, déjà là, on va avoir un problème. On va avoir un problème sur la notion de l'heure de déjeuner. On va avoir un problème sur la tenue des réunions et la durée des réunions et l'importance des réunions. On va avoir un problème sur la gestion du temps.


[25:25] La différence entre les États-Unis et l'Angleterre, enfin, l'Angleterre, les États-Unis et l'Europe. Et encore, je dis Europe, mais je pourrais rentrer dans plein de détails suivant la nationalité dans l'Europe parce que l'Europe pareil c'est un patchwork de plein de cultures différentes, mais on va avoir un problème de temps par exemple comment je vais gérer j'ai un projet à faire ma deadline c'est ça comment est-ce que je vais amener mes équipes à travailler ensemble pour atteindre cet objectif-là, dans ce temps imparti donc si je ne prends pas le temps justement d'analyser les profils des personnes qui travaillent avec moi si je ne prends pas le temps de connaître un peu mieux la façon dont elle travaille et ce qui est facile pour elle, ce qui est difficile pour ces personnes-là, je vais avoir du mal à gérer mon projet et je vais avoir du mal à atteindre mes objectifs. Et s'il y a quelque chose qui est très important dans la culture américaine, c'est atteindre ses objectifs. Donc, tout ça fait en sorte que... Moi, j'ai eu plein de gens qui sont arrivés tout au début, surtout dans les années 2010, en formation en management interculturel, en me disant, bon, on m'a demandé d'être là, mais honnêtement, je ne vais rien apprendre.


[26:29] OK ? C'est le grand classique. Et au fur et à mesure de la formation, parce qu'on parle d'une formation d'une journée quasiment, donc on a le temps de se dire plein de choses dans une journée, on arrive sur le fait qu'au fur et à mesure des heures qui passent, ils ont tendance à se détendre un petit peu parce qu'ils comprennent finalement que ça ne va pas être si facile que ça de gérer une équipe d'Européens quand je suis en Floride. Ça ne va pas être facile. Donc, tout ça fait que ça commence un peu à rentrer dans l'humors, mais que finalement, le management interculturel, ce n'est pas uniquement pour les gens qui se déplacent, c'est aussi pour les gens qui restent chez eux et qui vont, je dirais même, c'est vraiment dédié à ces personnes-là, parce que quand on fait la démarche de s'expatrier, c'est que quelque part, on part du principe qu'il va falloir qu'on s'adapte, il va falloir être flexible, il va falloir s'adapter. Quand on ne bouge pas de chez soi, on n'a pas vraiment raison de s'adapter et d'être flexible. Donc, il va falloir faire cette démarche-là en plus. Donc ça, c'est important. Et après, je passe sur ceux qui sont partis pour raisons politiques, pour raisons de guerre, etc. On en a aussi, ça arrive. À Lisbonne, on en a. Moi, je vois dans mes clients, il a fallu que je fasse des formations sur ceux qui étaient arrivés avec trois valises.


[27:47] Voilà, et à qui il a fallu... On est partis au Portugal parce qu'on s'est dit que le Portugal, c'était bien. Mais ils sont arrivés avec trois valises, des enfants qui peuvent scolariser, un logement, toute une démarche administrative à faire, etc. Il y a aussi des cas d'urgence. Je suis arrivée là, maintenant, qu'est-ce que je fais ? Et puis, dans mon métier d'agent immobilier, nous, chez Yadé, on a la possibilité de recruter des équipes. Moi, j'ai une équipe en Italie, une équipe en France, une équipe ici au Portugal. Donc, pareil, il a fallu que je travaille avec ces équipes-là. Et puis, récemment, avec Yadé, on a ouvert la Floride aux Etats-Unis, on a ouvert l'Angleterre aussi. Et donc là, maintenant, on se retrouve avec des collègues qui sont de nationalités différentes. On a des Mexicains aussi. Maintenant, on se retrouve avec des collègues qui ont une nationalité vraiment différente, de culture vraiment différente. Il faut qu'on apprenne à travailler ensemble parce que justement, en tant qu'agent immobilier, on a beaucoup de clients étrangers qui travaillent tous ensemble. Et là encore, il y a un challenge de comment on fait une transaction immobilière au Mexique, comment on fait une transaction immobilière en Floride, comment on l'a fait en Italie, comment ça marche et comment on peut s'entraider les uns les autres et comment on peut aider nos clients surtout.


[28:53] Donc voilà, tout ça, moi je n'aurais jamais pensé en rentrant dans l'immobilier qu'effectivement j'allais avoir cette dimension internationale dans l'immobilier, Et il y a des entreprises, Yadé n'est pas la seule, mais on est un des pionniers dans ce réseau-là, dans le sens où on travaille tous ensemble. Ce n'est pas juste la société existe au Mexique. Non, on travaille tous ensemble. Donc, on a des Mexicains qui viennent au Portugal, on a des Mexicains qui vont en France pour faire des visites, pour travailler sur des projets, etc. Donc, on a vraiment poussé au niveau international la notion d'immobilier. C'est-à-dire qu'on a vraiment mené l'immobilier au niveau international. Et ça dans une ville comme Lisbonne par exemple où il y a énormément de transactions qui sont réalisées par les étrangers, je crois que c'est de l'ordre, de 40%, je crois un truc comme ça 30 ou 40%, c'est énorme on a beaucoup d'étrangers et donc c'est très important pour nous d'avoir cette adaptation-là et cette ouverture d'esprit-là parce que les gens qui arrivent pour acheter, Julien toi t'es là depuis quelques temps déjà mais, ceux qui arrivent et qui me disent je veux acheter et qui savent pas parler portugais qui ne savent pas, comment faire une transaction immobilière au Portugal, qui ne savent pas, comment, qui n'ont même pas ni un numéro d'identification fiscale ni un compte bancaire. C'est compliqué.


[30:10] Il faut lancer toute la machine. Et c'est ça qui est intéressant. C'est-à-dire qu'on arrive aussi sur des sujets. Moi, j'ai eu des Ukrainiens qui sont arrivés en me disant j'achète un appartement mais je paye cash. Et moi, je me suis dit très bien, il a de l'argent sur son compte bancaire, tu vois bien, etc. au fur et à mesure des jours qui passaient je me dis mais quand tu dis cash on parle de quoi ? Tu t'es rendu compte qu'une des trois valises qu'il avait ramené c'était une valise de cash ça ça va être plus compliqué.


[30:42] On arrive de temps en temps à des situations comme ça où là culturellement quand on me dit j'achète cash ça veut dire que j'achète sans crédit bancaire ça veut dire que j'ai de l'argent sur mon compte en banque et j'achète un appartement, et j'avais pas compris que c'était cash en valise, la cache en valise je lui dis là ça va être compliqué parce que dans l'union européenne on ne peut pas acheter des mobiliers en cache c'est pas possible donc voilà, culturellement voilà même même à ce niveau là on a quelques on a quelques surprises voilà il faut savoir s'adapter.


[31:16] Après c'est parler les langues aussi moi je parle 5 langues j'ai la chance d'avoir appris 5 langues et de les utiliser donc c'est un enrichissement pour tout, et c'est vrai que les enfants moi je vois les enfants qui voyagent qui parlent, qui sont trilingues quadrilingues à l'âge de 10 ans, C'est tout bénéfice pour eux parce qu'effectivement, l'apprentissage de la langue fait une grosse partie de la gestion de l'expatriation. À partir du moment où on arrive à s'exprimer, où on arrive à lire et on arrive à comprendre ce qui se passe, déjà, ça nous rassure.


[31:51] C'est intéressant ce que j'avais ce débat-là. Donc, pareil, Julien, c'est pareil. On avait des équipes, justement, avec énormément de cultures et surtout même de nationalités différentes. Et je me rappelle en discuter avec deux personnes de mon équipe qui étaient des Roumains, enfin un et une Roumaine, et on discutait du fait, donc il y en a un qui était passé en France pour les vacances et tout ça, il me dit mais c'est incroyable, il dit vous parlez vraiment pas anglais, il dit j'ai galéré pour trouver quelqu'un et tout ça, et je dis mais moi surtout ce qui m'impressionne c'est que vous, les Roumains, j'ai l'impression que vous parlez tous anglais et en fait c'est là où je me suis rendu compte qu'on est quand même en France, enfin un des pays, pas le seul, mais il y a plus une minorité de ces pays-là qu'une majorité, où en fait, on peut.


[32:33] Techniquement vivre toute notre vie en parlant que français et si on parle d'autres langues, c'est un avantage pour le travail, pour les relations, mais surtout, je veux dire, pour le travail dans ce cas-là. Et je me suis rendu compte qu'en fait, il y a des pays où parler anglais et même plusieurs langues, c'est pas juste un avantage compétitif, c'est une nécessité pour eux. Et la Roumanie, par exemple, c'était l'exemple parfait où ils me disaient, non mais nous, on parle pas moins de trois langues. Et je dis, comment ça, pas moins de trois langues ? Il dit, on parle le roumain, il dit très souvent, l'anglais, c'est évident. Et il dit, par exemple, on parle beaucoup de français aussi. Et du coup, je disais, pourquoi ? Il dit, parce qu'il y a énormément de... Voilà, il dit, si ce n'est pas l'Angleterre, ce sera la France ou les Etats-Unis ou des choses comme ça. Ou sinon, même si on part en Afrique, des choses comme ça. Et c'est intéressant de voir que même rien que la langue, on en avait une approche différente, qu'en France, c'est un peu le si t'as envie, si ça te fait plaisir ou si c'est pour le travail. Alors qu'eux, c'est vraiment genre, il n'y a pas de question à se poser. Il faut à minima parler anglais et une troisième langue.


[33:22] Et c'est assez intéressant. La langue, c'est intéressant parce que la langue dépend beaucoup de la culture.


[33:27] Énormément. Au Portugal, Julien, tu as pu le voir, la très très grande majorité des Portugais parlent très bien l'anglais. Pour voir très bien le français pour l'ancienne génération parce qu'ils ont tous appris le français à l'école.


[33:39] Donc, pour moi, c'est une question de fierté culturelle, la langue. Les pays comme la France, l'Espagne, l'Italie, qui sont des pays qui sont très fiers culturellement, ont une politique de préservation de la langue nationale, qui est extrêmement développée. Ça, c'est le premier point. Deuxième point, c'est que les pays qui ont eu une fierté nationale linguistique, je dirais un peu moins développée, ont compris que de toute façon s'ils ne parlaient pas les langues personne n'irait parler la leur c'est le cas des roumains, les roumains bon c'est quand même rare de trouver une école dans laquelle on va apprendre le roumain seconde langue même le portugais et pourtant avec le Brésil ça va quand même aider mais même le portugais c'est pas si courant que ça c'est beaucoup plus courant que le roumain on est bien d'accord mais c'est pas si courant que ça d'accord, donc il y a une question de fierté culturelle linguistique au niveau national national. Donc, tous les pays anglophones, eux, ça ne sert à rien de parler d'autres langues parce qu'ils parlent du principe que tout le monde parle l'anglais et tout le monde doit parler l'anglais, donc il n'y a pas de problème.


[34:40] Les autres, effectivement, j'en ai cité quelques-uns, France, Italie, Espagne, qui sont les plus connus, n'ont pas fait spécialement d'efforts pour apprendre les langues. Et encore plus, ils ont été extrêmement conservateurs. Par exemple, tous les films sont doublés.


[34:53] À la télé, tout est doublé. Les films, on a l'opportunité de les voir en version française ou en version originale en France. Je suis quasiment sûre que trois quarts des gens vont les voir en version française, même s'il y a les sous-titres. Au Portugal, c'est simple, il n'y avait pas de sous. Il n'y avait pas d'argent. Donc, le doublage ne faisait pas une... Donc, ils n'ont rien doublé du tout, mais ils ont mis les sous-titres. Résultat des courses, ils ont une population qui parle beaucoup mieux l'anglais que la France ou l'Espagne ou les voisins. D'accord ? Et ça, c'est impressionnant. Même les enfants à l'école publique portugaise parlent très bien l'anglais. Relativement bien l'anglais. Et les gens qui ont plus de 60 ans, ils parlent tous français. C'est vrai que c'est génial quand on est français et qu'on va s'installer au Portugal, parce qu'il y a des fois, on n'a même pas besoin de parler l'anglais. Si on tombe sur quelqu'un de plus de 60 ans, on est quasiment sûr qu'ils ont au moins appris un peu le français. Et ils sont contents de parler français. C'est-à-dire qu'ils vont être contents de faire cette démarche-là, mais ils vont être encore plus contents si nous, on fait l'effort d'apprendre le portugais. J'ai été invitée la semaine dernière, vendredi dernier, à l'école. Mes enfants sont dans une école internationale et j'ai été invitée à l'école par la professeure de portugais qui m'a dit « Est-ce que vous pouvez venir pour qu'on vous interview parce que votre portugais est exceptionnel ? ».


[36:22] Le portugais, mais rien à voir avec parler le portugais quasiment couramment comme vous, vous parlez portugais. Donc, j'ai dit, moi, je l'ai appris, le portugais. Il m'a dit, oui, mais je voudrais que vous veniez à l'école pour expliquer aux élèves comment on apprend le portugais, comment en tant qu'adulte, on fait la démarche d'aller vivre dans un pays, on fait la démarche d'en apprendre la langue. Donc, j'ai été…, J'étais dans la classe de mon fils, donc j'ai eu une trentaine d'enfants de 8 ans qui ont été plus intéressés d'ailleurs par savoir comment j'avais appris le chinois de comment j'avais appris le portugais. Mais voilà. Mais c'est marrant de voir que même à leur âge, on leur dit, il faut faire l'effort pour apprendre la langue et montrer que finalement, nous les adultes, on fait cet effort-là aussi pour apprendre la langue. Sachant qu'apprendre la langue pour un adulte, c'est quand même vachement plus difficile que pour un enfant. Les enfants ont une capacité d'apprentissage et d'absorption qui est très importante. Et donc, du coup, ça m'a fait bizarre d'être invitée par la professeure de portugais, mais ça montre à quel point, finalement, ça commence à rentrer un petit peu dans le mœurs et ça commence à rentrer dans les habitudes d'apprentissage de la langue, même pour nous, les adultes. Et le portugais, ce n'est pas très difficile, ce n'est pas facile non plus. Ce n'est pas facile non plus parce que la prononciation est difficile en portugais. À lire, pas de problème, je pense que ça m'a changé un peu de la Chine. En arrivant au Portugal, j'arrivais au moins à comprendre ce qu'il y avait écrit partout.


[37:46] Mais quand je suis arrivée en Chine, la langue, c'est un choc parce qu'on est complètement un alphabète. On est incapable de comprendre ce qu'on nous dit, ni de lire les panneaux. Il m'a fallu six ans pour prendre le bus à Shanghai. Parce que tout était écrit en caractères. donc il fallait que j'apprenne les caractères que je repère le nom de la station que je monte dans le bus, dans le bon bus.


[38:11] Et que je repère le nom de l'arrêt, que je compte les arrêts alors par chance, si jamais on allait au P1 parce qu'il n'y avait personne qui levait la main c'était l'enfer, le bus en Chine, parce qu'on ne savait pas où est-ce qu'on allait, En Corée, pareil. Moi, je me souviens d'avoir été en Corée. Alors, j'avais les réflexes de la Chine. En Corée, c'était pareil. On ne comprenait rien. C'est ça que j'aime beaucoup avec l'expatriation. C'est d'être constamment en dehors de sa zone de confort, vraiment 24 heures sur 24. Il y a quelque chose d'assez libératoire. Moi, juste quand je rentrais en France, à l'époque où j'habitais en Angleterre, tout était simple. Je n'ai pas commandé une baguette à la boulangerie. Tu sais exactement. Quelle intonation mettre si la personne te pose une question normalement tu vas devoir pouvoir répondre même si tu sais pas comment répondre moi au début en Angleterre même si j'avais un bon niveau d'anglais y'a pas toutes ces subtilités et.


[39:10] Je trouve ça intéressant on se plonge dans un bain, on revient dans un autre on se replonge et puis c'est comme ça finalement qu'après on va aller chercher, toi t'as fait l'inverse finalement mais moi ça m'a permis d'aller chercher comme ça de m'autoriser à faire de plus en plus de choses parce que finalement Même si tu te rends compte que tu n'es pas totalement au confort, on s'en sort et on apprend. J'ai une petite anecdote là-dessus. Quand je suis arrivée au Portugal, j'ai commencé dans l'immobilier au Portugal. Je ne parlais pas un mot de portugais. Je n'avais jamais fait d'immobilier de ma vie. Je n'avais jamais rien vendu de ma vie parce que je n'étais pas commerciale. Donc, plus zéro niveau expérience que moi, ça n'existait pas. Vraiment zéro, zéro.


[39:52] Et au début, je me souviens quand il a fallu faire du phoning. Quand il a fallu appeler des gens qui avaient posté une annonce sur Internet pour savoir si éventuellement ils voulaient bien me confier leur appartement à la vente. Donc, être capable de faire du phoning sans parler la langue, eh bien, ce n'était pas gagné. Je me souviens encore d'avoir écrit mon speech dans un portugais qui ne veut strictement rien dire, mais strictement rien dire, et d'avoir commencé comme ça. Et on me disait toujours, Stéphanie, il faut que tu passes les 30 premières secondes. J'avais préparé ma petite feuille et à chaque fois que quelqu'un me décrochait, je récitais, je lisais ce que j'avais devant les yeux. Ce que j'avais devant les yeux. Et trois quarts du temps, j'avais, au bout de 30 secondes, est-ce que vous voulez qu'on parle en anglais ?


[40:40] Je m'en doutais, j'allais te le dire, c'est sûr. Et là, je switchais en anglais et c'était bon. Et puis après, progressivement, j'ai dit, non, je ne veux pas qu'on parle en anglais parce que moi, j'ai besoin d'apprendre le portugais. Donc, il faut que je pratique. Donc, je suis désolée si ça prend un petit peu de temps, mais j'apprécie votre aide et si on peut continuer en portugais, c'est cool. Et je me suis dit, je vais me faire raccrocher. Et en fait, les portugais, pas du tout. Ils étaient super contents d'avoir un étranger qui fasse l'effort de vouloir parler la langue. Et donc du coup, j'ai vraiment appris comme ça le portugais. Donc, les gens me disent « Comment tu as appris le portugais ? » J'ai fait 30 heures de cours en un mois, c'est-à-dire deux heures par jour en mode intensif et après, j'ai appris dans la rue. J'ai appris avec mes clients, j'ai appris en parlant avec mes voisines et j'ai appris le portugais comme ça. Je n'ai pas pu apprendre le chinois comme ça, mais j'ai appris le portugais comme ça.


[41:35] Et c'est vrai que la langue, c'est un avantage dans l'immobilier. Moi, je me suis rendu compte que j'arrivais à avoir des mandats beaucoup plus facilement que les portugais. Pourquoi ? Parce que les Portugais, ils mettaient la forme, la forme de politesse, ils parlaient super bien portugais, évidemment, et tout rentrait bien dans les cases, etc. Et eux, ils se faisaient raccrocher au nez, mais direct. Alors que moi, qui galérais avec mon speech, qui ne voulais rien dire, eh bien, ça marchait. Et ça marchait pourquoi ? Parce que les Portugais, d'abord, repéraient que l'étrangère, elle fait un effort. Déjà, elle a décidé de devenir agent immobilier, c'est déjà...


[42:10] Et deuxièmement, elle a fait l'effort d'apprendre le portugais. Et troisièmement, et ça je l'ai appris que plus tard en parlant avec certains de mes clients, ils m'ont dit en fait, les gens te choisissent toi, pourquoi ? Parce que tu es étrangère. Et parce qu'ils se disent dans leur tête, elle, elle est étrangère, elle va me ramener des clients étrangers, ils vont payer mon appartement plus cher.


[42:30] Business, business. Voilà comme quoi, finalement, on est capable de faire un travail de commercial sans parler la langue, sans expérience et on y arrive quand même. Cela dit, je pense que c'est assez propre au Portugal parce que mes collègues de chez IAD France, quand tu es étranger et que tu fais du phoning en France, bon courage. Parce que là, pour le coup, les trois quarts du temps, je pense qu'on te raccroche à la figure et c'est l'inverse. Donc culturellement, il y a encore une différence culturelle par rapport à l'accueil des étrangers et par rapport à la façon dont on perçoit les étrangers. Au Portugal, principalement dans les grandes villes quand même à Lisbonne les gens sont super ouverts aux étrangers parce que c'est une ville déjà extrêmement, cosmopolite et donc il y a des étrangers partout et donc du coup les Portugais ont appris à vivre à ces étrangers vous avez pu me dire à Paris pareil, il y a des étrangers partout et moi je suis parisienne je peux vous dire que les étrangers à Paris.


[43:30] C'est pas forcément la tasse de thé des parisiens mais en plus les parisiens sont assez connus pour ça Mais effectivement, c'est vraiment une différence culturelle, là encore, l'apprentissage de la langue et l'accueil des étrangers qui vont venir dans notre pays. C'est vraiment une grande question culturelle aussi.


[43:49] Très bien merci beaucoup j'ai une dernière question avant qu'on conclue pour revenir un peu au contexte de l'entreprise est-ce que tu aurais quelques, stratégies à nous recommander dans un contexte d'équipe multiculturelle comment faire en sorte que ça se passe bien la question que je me pose souvent dans mes équipes la plupart de mes équipes il y a vraiment une personne une nationalité donc c'est le bazar un peu mais du coup j'apprécie beaucoup d'avoir de la diversité j'ai pas envie de gommer cette diversité j'ai envie que les gens je les embauche parce que je sais qu'ils ont des, je veux pas mettre tout le monde dans le même sac mais ils ont des différences culturelles qui sont des avantages et j'ai envie qu'ils amènent cet avantage dans l'équipe mais j'ai pas non plus j'ai envie quand même de créer quelque chose d'harmonieux, et que les gens s'entendent bien donc comment est-ce qu'on fait pour intégrer correctement les gens, mais tout en gardant leur culture ? Est-ce qu'il y a des stratégies de base, est-ce qu'il y a des principes de base ? Est-ce que c'est des choses qu'on peut apprendre ? Dans l'interculturalité, de manière générale, le principe de base, c'est le respect. C'est-à-dire déjà, être capable de respecter les autres. Ça, c'est le principe de base.


[45:06] Le deuxième principe, c'est l'écoute. C'est être capable d'écouter. Et écouter, c'est difficile. Parce que je ne parle pas d'écouter quelqu'un Je parle de l'écouter vraiment, c'est-à-dire de placer un sens derrière ce qu'il dit. Parce que la culture, c'est extrêmement difficile à expliquer. Parce que la culture, elle passe par les mots, elle passe par la gestuelle, elle passe par l'intonation de la voix, elle passe par beaucoup de choses.


[45:34] Et à ce niveau-là, tout ce qui est réunion en ligne, etc., qui a vraiment développé avec le Covid, etc., ça a amené une difficulté, je dirais, additionnelle pour les managers internationaux, qui ne fonctionnaient pas trop avec ça jusqu'ici. C'est qu'en fait, il y a plein de choses qu'on n'arrive pas à passer quand on est à travers une caméra. Même si on arrive à se voir, c'est déjà mieux que si on était au téléphone. Mais il y a des émotions qui ne passent pas. Il y a un aura qui ne passe pas. Et ça, c'est assez difficile. Mais je dirais que pour les gens qui ont une équipe internationale à gérer, la première chose, c'est bien garder à l'esprit que les personnes avec lesquelles on va travailler ne viennent pas de la même culture que nous, donc elles ne vont pas réagir à des situations de la même façon que nous. C'est d'abord de se préparer psychologiquement en disant ce qui est une évidence pour moi ne sera pas forcément une évidence pour les autres. Et donc, en tant que manager international, il va falloir que je pose beaucoup de questions, que j'écoute beaucoup les gens qui travaillent avec moi pour essayer de comprendre comment eux, ils fonctionnent. Une fois que j'ai compris comment eux, ils fonctionnent individuellement.


[46:43] Comment moi, je fonctionne et quel est mon objectif à atteindre, je vais chercher ensuite à trouver des points communs entre ces différentes


[46:49] cultures pour voir quel support ou quelle stratégie je vais pouvoir utiliser pour avancer. Je sais que si, par exemple, je vais te donner quelque chose, par exemple la gestion d'une réunion en ligne comme ça. La réunion en ligne pour un portugais par exemple c'est extrêmement compliqué parce que les portugais sont très gestuels, ils aiment sentir les gens, ils aiment voir les gens donc c'est compliqué pour eux d'être derrière et puis les portugais, une réunion du moins d'une heure en Portugal, moi je ne connais pas ça n'existe pas une réunion d'une heure en Portugal 30 minutes ça n'existe pas, une heure et demie éventuellement mais, moins d'une heure, ça n'existe pas. Or, pour un Américain, une réunion, c'est 20 minutes. On se dit ce qu'on a à dire, on rentre dans la réunion, tac, tac, tac, on a appelé le sujet et on y va.


[47:37] Sauf que ça, pour un Portugais, c'est extrêmement frustrant de rentrer dans une réunion pour 20 minutes, on attaque directement le sujet et après on s'en va. Il n'y a pas d'interaction. Le Portugais, lui, il a besoin d'un icebreaker. Il a besoin qu'on lui fasse une introduction. Alors, comment ça va ? Comment c'est passé ? Il a besoin qu'on le mette en situation, qu'on l'intègre dans le groupe et après, éventuellement, on va travailler et à la fin de la réunion on va rester encore un petit peu avant de partir c'est pour ça que la réunion elle dure une heure elle ne dure pas 20 minutes.


[48:04] À l'inverse, l'allemand, ce n'est pas trop sa tasse de thé, l'icebreaking, etc., ce n'est pas trop… Le français, il peut s'en accommoder un petit peu, ça va, c'est une heure, ce n'est pas mal. L'italien, pareil. Le chinois, il va rentrer là-dedans en se disant « Ouh là ! » C'est compliqué, il va être plutôt en mode « Je regarde, j'attends de voir ce qui se passe, etc. » Donc, quand on a plusieurs nationalités comme ça à gérer, je dirais l'idée, c'est d'être le plus flexible possible. Moi, ce que je fais souvent quand je ne connais pas les gens, quand je suis au début, je sais que ma réunion, j'ai 30 minutes à faire, etc. Ce n'est pas grave, je vais l'ouvrir un quart d'heure avant. Je dis aux gens, notre réunion, elle est à 9h. Ceux qui veulent arriver avant, elle sera ouverte à partir de 8h45. Ceux qui veulent rentrer dans la réunion, discuter, parler, etc. Il n'y a aucun problème, la réunion sera ouverte. Et je vais la garder, peut-être même 10-15 minutes après la fin, une fois qu'on a parlé du sujet qui nous intéressait, etc. Parce qu'il y en a qui ont des idées, il y en a qui veulent parler de quelque chose, il y en a qui ont besoin, qu'il y ait un peu moins de gens dans la réunion à la fin pour pouvoir s'exprimer pour dire ce qu'ils ont pensé etc donc je vais m'adapter c'est un exemple mais je vais m'adapter plutôt de cette forme là et généralement ça marche assez bien parce que on montre déjà qu'on respecte les gens parce qu'on leur laisse la part on montre aussi qu'on s'intéresse à eux et puis on a l'opportunité de les écouter donc le portugais bon si on ouvre un quart d'heure avant il ya ce moment là au portugais faut pas lui dire que la réunion est à 9h il faut lui dire qu'il est à 8h30 parce que comme ça, à 8h45, on a une chance de l'avoir dans la réunion.


[49:31] Mais c'est comme ça. Ça fait partie du jeu aussi. Ça m'est déjà arrivé en faisant des réunions avec différentes cultures de ne pas donner les mêmes heures de début de réunion à tout le monde. En sachant très bien que à 9h, le Suisse sera connecté à 8h45, mais que le Portugais va se connecter à 9h15. Et le Brésilien à 9h30. En 9h30, j'ai déjà fini ma réunion. D'accord ? donc mon brésilien, je vais lui donner 8h30 comme heure de début de meeting etc. Ça m'est déjà arrivé aussi pour être capable, essayer d'avoir tout le monde au moins de 9h à 9h30 voilà.


[50:10] Et ça c'est un exemple de comment, gérer ou du moins comment essayer de comprendre un peu comment fonctionnent les différentes cultures, mais c'est vrai qu'en tant que manager il va falloir, passer du temps à essayer de comprendre comment fonctionnent les gens qui travaillent avec nous parce que si on prend pas ce temps là c'est autant de temps qu'on va perdre en inefficacité par la suite dans notre travail au quotidien et ce qui fait qu'on va mettre en péril l'atteinte de nos objectifs donc il faut vraiment prendre ce temps là au début et ne pas hésiter à en prendre un peu plus pour essayer de comprendre comment mon équipe fonctionne pour essayer de l'amener vers mon objectif c'est ça C'est ça, en fait, l'objectif pour moi et ce que j'essaie de faire passer aux managers que je forme au quotidien. Excellent. Merci beaucoup. C'est noté. Bonne technique, j'aime beaucoup. Ouais. Très bien. On va conclure là-dessus. On va conclure là-dessus. Sinon, après, je commence à parler, puis après, je m'arrête plus. Merci. Merci beaucoup. On espère que.


[51:20] Cette interview vous aura plu. On a pris beaucoup de plaisir. Stéphanie, est-ce que tu peux nous dire, on peut te retrouver ? Est-ce que tu as une présence en ligne, quelque chose ? Oui, alors, bon, déjà, en tant qu'agent immobilier IAD, vous allez pouvoir me retrouver sur le site de IAD Portugal, Stéphanie Devel, et puis sur LinkedIn, vous avez mes coordonnées, je suis facilement joignable, il y a mon numéro de téléphone et mon email, sans problème, pour les formations en management interculturel, avec plaisir, donc, voilà. Principalement LinkedIn et IAD, sans souci. WhatsApp aussi, je concède beaucoup avec WhatsApp. Et voilà, merci beaucoup, en tout cas, à vous deux de m'avoir invité ça a été un plaisir de partager cette.


[52:01] Connaissance avec vous et voilà j'espère que ça sera utile à vos auditeurs merci beaucoup, merci pour ton temps et d'avoir répondu présente très rapidement et très gentiment c'est très reconnaissant, Pierre est-ce que tu as des news des updates ou juste ton site perso avant tout merci Stéphanie c'était super intéressant et comme on le disait on a tous des anecdotes parce que nous on a tous la chance enfin je pense d'ailleurs on n'en a pas parlé mais je pense que c'est une chance et c'est même, enfin voilà juste pour les auditeurs si jamais vous hésitez à sauter le pas faites-le vraiment enfin je pense pas qu'il y ait de raisons de ne pas le faire ou du moins de bonnes raisons de ne pas le faire, je trouve ça vous ouvre les yeux mais ce que je disais même au retour ça vous ouvre les yeux encore plus sur votre propre pays une fois que vous en êtes un petit peu éloigné donc voilà, sinon non donc moi c'est toujours pierre.feray-ferrand.fr et je suis toujours en train de cook, de préparer un petit quelque chose qui devrait sortir ce mois-ci.


[53:01] Je n'en dis pas plus pour l'instant. C'est intérêt de sortir ce mois-ci. Oui, ça y est, c'est pour ça. Ou le mois prochain, on verra. Ou le mois prochain. Après, j'ai des mariages, tout ça. Donc, ce serait bien que ce soit ce mois-ci. Et toi, Julien ? Super. Moi, comme d'hab, julien.deray.fr pour me retrouver avec tous mes liens, etc. Et puis, si vous êtes sur Lisbonne, rejoignez mon meet-up aussi. On a commencé sur les chapeaux de roue. On est au deuxième épisode, à la deuxième rencontre et on a déjà beaucoup plus de gens que prévu donc n'hésitez pas à venir on parle de bas un peu la continuité du du podcast plus d'une façon communiste communautaire et puis avec avec des boissons au passage donc voilà on discute on s'échange mais avec plaisir on s'échange voilà des bouquins sur le management des abattants et comment est ce que tu fais dans tel ou tel cas et voilà on a deux du développeur du site io de multinationales et puis tout ce qu'il y a au milieu, plus des gens qui ne sont pas dans la tech. C'est hyper enrichissant.


[54:05] Très bien. On se retrouve très vite, du coup, dans deux semaines, pour un prochain épisode de Tech Ronin. En attendant, prenez soin de vous et de vos équipes. Salut Pierre et salut Stéphanie. Salut à vous deux. Encore merci Stéphanie.



Introduction au monde des startups, avec Yoann Demont